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La règle d’or de la politique monétaire de Milton Friedman et son impact économique

Milton Friedman, économiste américain de renom, a bouleversé la pensée économique avec sa règle d’or de la politique monétaire. Cette théorie, prônant une augmentation constante de la masse monétaire, vise à stabiliser la croissance économique tout en contrôlant l’inflation. Friedman s’opposait aux interventions discrétionnaires des banques centrales, préférant une approche prévisible et systématique.

L’impact de cette théorie a été significatif, influençant les politiques monétaires de nombreux pays. En adoptant des stratégies basées sur cette règle, certaines banques centrales ont réussi à mieux maîtriser l’inflation, favorisant ainsi une croissance économique plus stable et prévisible.

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Les fondements de la règle d’or de Milton Friedman

Milton Friedman, né en 1912 et décédé en 2006, est une figure centrale de l’école de Chicago. En réactivant la théorie quantitative de la monnaie, il s’oppose aux politiques économiques keynésiennes et critique l’interventionnisme étatique. Cette théorie, développée initialement par Nicolas Copernic et Jean Bodin, puis soutenue par David Ricardo et Karl Marx, stipule que la quantité de monnaie en circulation détermine le niveau des prix. Irving Fischer a formalisé cette idée à travers une équation célèbre.

La règle d’or de Friedman propose une augmentation stable de la masse monétaire. Cette approche se distingue par sa simplicité et sa prévisibilité, contrastant avec les interventions discrétionnaires prônées par John Maynard Keynes. L’influence de Friedman s’étend largement : membre du National Bureau of Economic Research et mari de Rose Friedman, il a collaboré avec Anna Schwartz pour analyser les crises économiques.

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Principales contributions de Friedman

  • Hypothèse du revenu permanent : Cette théorie suggère que les décisions de consommation des ménages sont basées sur leur revenu à long terme plutôt que sur leur revenu actuel.
  • Taux de chômage naturel : Friedman argue qu’il existe un niveau de chômage inhérent à l’économie, indépendant des politiques gouvernementales.

Ces concepts ont façonné la politique économique moderne, influençant des personnalités telles que Paul Volcker à la FED et inspiré des réformes économiques aux États-Unis et au Royaume-Uni. Considérez l’ampleur de cette influence : Friedman a été conseiller pour des présidents comme Nixon et Reagan, et ses théories ont guidé les ‘Chicago Boys’ dans la mise en œuvre des réformes au Chili sous Augusto Pinochet.

Les mécanismes de la politique monétaire selon Friedman

La politique monétaire de Milton Friedman repose sur quelques principes clés bien définis. Contrairement aux interventions discrétionnaires, Friedman prône une règle monétaire fixe : la masse monétaire doit croître à un taux constant, en ligne avec la croissance économique à long terme. Cette approche vise à éviter les fluctuations inflationnistes et déflationnistes.

Friedman critique l’utilisation de la politique monétaire pour stabiliser le cycle économique. Selon lui, les décalages temporels entre les décisions de politique monétaire et leurs effets économiques rendent cette tâche inefficace. En conséquence, il recommande une cible de croissance monétaire stable, évitant ainsi les erreurs de timing.

Influence sur les banques centrales

Paul Volcker, ancien président de la FED, a été influencé par les idées de Friedman, notamment dans sa lutte contre l’inflation durant les années 1980. Volcker a adopté des politiques restrictives pour contrôler la masse monétaire, avec des résultats spectaculaires sur la réduction de l’inflation aux États-Unis.

Ben Bernanke, qui a aussi présidé la FED, a reconnu l’impact de Friedman et de son collaborateur Anna Schwartz sur sa compréhension des crises économiques. Dans un discours mémorable, Bernanke a souligné l’importance de leurs travaux pour la politique monétaire contemporaine.

  • Taux d’intérêt : Instrument utilisé par les banques centrales pour influencer la masse monétaire.
  • Quantitative easing : Politique monétaire non conventionnelle, critiquée par Friedman pour ses effets potentiellement inflationnistes.

La politique monétaire de Friedman, axée sur la stabilité et la prévisibilité, a redéfini les pratiques des banques centrales, influençant des générations d’économistes et de décideurs.

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L’impact économique de la règle d’or de Friedman

Milton Friedman a conseillé plusieurs dirigeants influents, dont Richard Nixon et Ronald Reagan. Son influence s’étend aussi aux Chicago Boys, groupe d’économistes chiliens formés à l’université de Chicago, qui ont joué un rôle clé dans les réformes économiques sous la dictature d’Augusto Pinochet. Friedman a prôné des politiques de libéralisation, de dérégulation et de privatisation.

Ces idées ont aussi influencé Margaret Thatcher au Royaume-Uni. La révolution conservatrice menée par Thatcher a mis en œuvre des réformes radicales basées sur les principes de Friedman. La réduction de l’inflation et la maîtrise des déficits publics ont été au cœur de son programme économique.

En Nouvelle-Zélande, les réformes des années 1980 ont aussi porté la marque de Friedman. Le gouvernement de David Lange a adopté des mesures de libéralisation économique, inspirées par les théories de Friedman. Ces réformes ont transformé l’économie néo-zélandaise, souvent citées comme un exemple de réussite des politiques de marché libre.

Naomi Klein a critiqué cette influence dans son ouvrage ‘La Stratégie du choc’. Elle accuse Friedman de profiter des crises pour imposer ses réformes. Klein soutient que ces politiques ont souvent exacerbé les inégalités et renforcé les élites économiques.

  • Réformes de marché libre : Politique économique prônée par Friedman.
  • Dérégulation : Réduction des régulations étatiques, partie intégrante de l’approche de Friedman.
  • Privatisation : Transfert de la propriété publique au secteur privé, autre pilier des recommandations de Friedman.

Friedman a marqué de son empreinte les politiques économiques des années 1980, influençant la direction prise par de nombreux gouvernements à travers le monde. Ses idées continuent de susciter des débats intenses sur la place de l’État dans l’économie.